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Le « Leo Belgicus » degrellien.

Des cartes anciennes semblables à celles de Léon Degrelle

aux enchères à Bruxelles

 

 

Ce 13 octobre 2018, la prestigieuse maison de vente publique de livres et estampes Arenberg Auctions de Bruxelles a mis aux enchères un magnifique lot de cartes géographiques anciennes de Petrus Kaerius, Abraham Ortelius, Willem Blaeu, Nicolas Visscher, etc.

 

1 Leo Belgicus Catalogue.jpegOn sait que Léon Degrelle était un collectionneur passionné de ces cartes évocatrices du passé glorieux de sa patrie aujourd’hui étriquée aux proportions d’une Belgique semi-éclatée, mais alors, au temps de Philippe le Bon, de Charles le Téméraire et de Charles-Quint, rayonnant sous le nom de Pays-Bas Bourguignons, de Cercle de Bourgogne, de Germania inferior ou de XVII Provinces…

 

Il nous en livre une édifiante description dans Degrelle m’a dit, de Louise Narvaez, Duchesse de Valence :

« Ce repliement [dû à l’inaction politique des premiers temps de l’Occupation] avait, par contre, apporté à Degrelle de grandes joies personnelles. Il naviguait, tranquille, dans la longue maison blanche, harmonieusement décorée de vieux tableaux, de vieilles gravures, de tapisseries des Flandres et surtout de cartes anciennes qui chantaient la gloire des “Grands Pays-Bas” de jadis. Sa collection d’atlas merveilleux du XVIe et du XVIIe siècle, coloriés à l’époque, était unique en Belgique. Il l’avait, depuis l’Université, rassemblée avec autant de soin que d’amour. Il possédait l’œuvre entière d’Ortelius, de Mercator, de Kaerius, de Blaue, de vingt autres géographes fameux des anciennes “Dix-Sept Provinces”. L’ensemble représentait dix mille cartes anciennes environ [...]. » (p. 356)

 

C’est d’ailleurs en évoquant le Leo Belgicus tel que dessiné par Kaerius, Ortelius ou Visscher que Léon Degrelle engagea ses premiers Légionnaires, le 8 août 1941, dans la croisade antibolchevique devant rendre à nos provinces leur destin historique dans l’Europe nouvelle :

« Nous partons parce que l'Europe est pour nous un bien sacré, la fleur de la civilisation, le pays des conducteurs de peuples. Nous partons parce que chaque clocher, chaque beffroi, chaque foyer du vieux continent européen est une parcelle de notre patrimoine.

Nous partons parce que notre pays est en cause, comme tous les pays de l'Europe, et que se refuser à la lutte commune, c'est trahir son peuple et déserter.

Nous partons, enfin, –et nos cœurs se gonflent de bonheur à cette pensée–, pour que notre Patrie puisse à nouveau manifester sa présence, rappeler à ceux qui la croyaient jetée au sol que les plus hautes vertus animent toujours le glorieux LEO BELGICUS de Charlemagne et de Philippe le Bon, du Téméraire et de Charles-Quint, de Philippe II et de Marie-Thérèse, de Léopold II et d'Albert Ier. […]

 

2 Leo Belgicus Kaerius.jpeg

 

Pour nous, Wallons, Germains de langue française, jaillis de la même race que nos frères du Nord et de l'Est, ce grand rassemblement a des résonances toutes spéciales.

Nous rejoignons l'Europe, mais nous rejoignons plus spécialement la grande communauté germanique, celle qui nous donna le sang originel, celle qui nous valut, au XVe et au XVIe siècle, au temps de gloire de la GERMANIA INFERIOR, nos jours les plus fastueux et les plus rayonnants. »

(Le texte intégral se trouve sur notre blog au 8 août 2017).

 

Nous noterons, à nouveau, que contrairement à ce qu’affirment les historiens du mensonge officiel, Léon Degrelle n’a pas attendu 1943 et une prétendue conversion de complaisance à la germanité pour savoir que les Wallons possèdent aussi des racines germaniques !

 

Pour le reste, ce discours s’inscrit dans la continuité politique constamment affirmée par Léon Degrelle de rendre à nos provinces leur destin bourguignon (voir ce blog au 28 juin 2017).

 

C’est d’ailleurs pour l’expliquer à son ami Otto Abetz, ambassadeur du Reich à Paris, qu’au sortir de ses épreuves carcérales françaises (voir ce blog au 30 avril 2017), il se rendit dans la résidence parisienne du diplomate, l’hôtel Beauharnais, où l’attendait également Henri De Man, muni de ses précieuses cartes anciennes, ce qui nous vaut un catalogue encore plus fourni :

« Pensant ne rencontrer qu’Abetz, j’étais arrivé de Bruxelles avec un chargement de vieux atlas du XVIe et du XVIIe siècle, où se trouvaient évoqués les fastes des Grands-Pays-Bas bourguignons que je rêvais de rassembler une seconde fois, comme Philippe le Bon et Charles le Téméraire, mes inspirateurs.

Ces atlas aux vieilles couleurs merveilleusement vives chantaient la gloire d’Arras la Fidèle, de Lille au Lion, de Cambrai à l’Aigle, de Middelbourg, cité des départs, de Maestricht, la vieille métropole de la foi, de Bois-le-Duc, repos des princes unificateurs !

  

3 Atlas 1.jpegAtlas plantiniens d’Ortelius, décorés de cartouches somptueux, d’animaux extravagants étalés sur des terres inconnues, de voiles à la Vierge, de monstres marins découpés sur les bleus chauds des mers, d’îles roses ou jaune pâle, des vêtements munificents du Saint Empire romain germanique ! Editions originales, larges comme les antiphonaires des vieilles abbayes, ou minuscules, reliées en peau de porc, qui avaient guidé jadis les pèlerins, les chevaliers, les commerçants, les marins, par les routes de terre et d’eau, aux ports de la Hanse, aux foires de Champagne, à Compostelle, aux marchés d’esclaves barbaresques ou à la capitale miroitante du Grand Turc.

Atlas plus sévères de Mercator qui avait mis trois ans à arpenter les routes d’Ypres à Alost, de Gand à Bruges et à Damme, avant de dresser la carte de la Flandre !

Atlas de Kaerius, groupant dans sa Germania Inferior les dix-sept roses des dix-sept provinces bourguignonnes !

Atlas de De Visscher, avec la carte Novum Belgium des Etats-Unis d’aujourd’hui, découverts alors par des marins d’Amsterdam et des paysans du Hainaut, tous fils de la même patrie !

Steedenboeken” de Blaeu, où, précis comme des tableaux de miniaturistes, s’étalaient, sous des nuages cendrés et roses, les plans de toutes nos vieilles cités de Luxembourg à la Zélande, de Béthune à la Frise, où rien ne manquait, ni l’aigle impérial sur les volets de l’Hôtel de Ville d’Anvers, ni le four à chaux qui fume, ni le linge qui blanchit, ni le carrosse qui cavalcade, ni le puits miraculeux de sainte Godelieve à Ghistelles !

Poésie simple de temps précis ! Couleurs que les siècles n’avaient point déflorées ! Reflets fastueux des siècles où nos dix-sept provinces formaient le plus riche faisceau continental ! C’était la vieille splendeur de ma patrie qu’ainsi je portais partout où pouvaient être discutés ses droits à la résurrection.

Cent fois, j’ai feuilleté ces atlas aimés devant les personnalités les plus marquantes de l’Europe pour leur rappeler que nous étions un peuple de maîtres, qui avait fait ses preuves pendant mille ans, répandu la richesse, la civilisation, l’ordre, la beauté autant que Venise, que Cologne, que Mayence trois, quatre, cinq siècles avant que Berlin fût autre chose qu’un village isolé au bout de ses landes sablonneuses.

De Man, lui, regardait ces témoignages de gloire d’un œil distrait. » (La Cohue de 1940, p. 389-390).

  

4 Leo Belgicus Visscher.jpg

 

C’est aussi ce que Léon Degrelle explique au comte Capelle, secrétaire du roi Léopold III, envoyé par le souverain, le 21 août 1940, pour vérifier que ses intentions politiques correspondent aux siennes en matière de collaboration (Léon Degrelle avait alors rendu compte de ses conversations avec Otto Abetz et fit demander conseil au Roi à propos d’une possible rencontre politique avec Joachim von Ribbentrop, ministre des Affaires étrangères du Reich) :

« Dans mon plan de rassemblement –en tout ou en partie– des anciens Pays-Bas bourguignons, l’unité monarchique, nœud de puissance et de splendeur, eût rempli la plus utile des fonction. Elle devenait la clef de voûte où se fussent rejointes les lignes de force et de beauté de l’antique Leo Belgicus, ressuscité par mon action. Mon entrevue avec le comte Capelle avait duré deux heures. » (La Cohue de 1940, p. 278).

 

Mais qu’est devenue la collection cartographique unique de Léon Degrelle ?

 

Déjà, elle avait échappé par miracle (ou plutôt par imbécile méconnaissance de sa valeur) aux pillages des innombrables maisons laissées vides par l’exode de mai 1940 :

« Le lendemain de mon retour à Bruxelles, j’allai, le cœur battant, à la Drève de Lorraine, retrouver ma chère maison. […] en fait de biens meubles, il ne restait plus, éparpillés dans une cave et n’ayant tenté personne, lors des pillages belges de la mi-mai, que mes chers vieux atlas enluminés de Mercator, d’Ortelius, de Kaerius, de Blaeu et d’autres géographes selon mon cœur. » (La Cohue de 1940, p. 110).

 

Mais en 1945, Léon Degrelle n’eut même pas l’occasion de constater personnellement le désastre :

« L’ensemble [de la collection] représentait dix mille cartes anciennes environ, qui furent, après la guerre, saccagées, volées, vendues à l’encan par de lamentables iconoclastes. » (Degrelle m’a dit, p. 356).

« Il est presque inutile d’ajouter que cette collection, unique je pense, dans les grands Pays-Bas (je possédais environ dix mille cartes coloriées à l’époque, des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles), fut, lors de la Libération de 1944, pillée, volée, dispersée aux quatre vents, avec une stupidité asine. Ces champions ne faisaient pas pour rien la guerre de la Culture et de la Civilisation gréco-latines ! » (La Cohue de 1940, p. 390).

 

On comprend l’amertume de celui que le Führer destinait à devenir le premier chancelier de la nouvelle Bourgogne car, au-delà de la valeur marchande de ces chefs-d’œuvre de la cartographie (la carte de la Germania Inferior de Verbiest était estimée, aux enchères de Bruxelles, à 3000 euros, le Leo Belgicus de Kaerius à 5000 euros, l’Atlas « plantinien » d’Ortelius à 60.000 euros !), c’est toute l’entreprise politique visionnaire de Léon Degrelle qui se voyait ainsi vouée à l’oubli, frappée de damnatio memoriae (voir ce blog au 10 avril 2018).

 

Ne resta plus à Léon Degrelle qu’à rappeler, dans la munificence des azulejos andalous, son inextinguible volonté de ressusciter le mythique Leo Belgicus, but qu’il fut si près d’atteindre et qui fut certainement la dernière « occasion offerte à mon peuple de retrouver son unité des temps de richesse et de gloire du passé » (Léon Degrelle : persiste et signe, p. 243).

 

C’est ainsi qu’il fit reproduire dans l'impressionnant portail ouvrant sa finca andalouse « La Carlina », à Constantina, le Leo Belgicus de Petrus Kaerius, par l’antique maison Montalván, employant depuis le XIXe siècle les meilleurs artisans de Triana, le célèbre quartier des céramistes de Séville (cette fabrique aux murs classés a dû fermer ses portes en 2012 et est aujourd’hui transformée en hôtel de prestige).

 

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7 Leo Belgicus Carlina 6-1993.jpg

 

Cette photo inédite montre le Leo Belgicus, tel qu’on pouvait encore l’admirer en juin 1993. La précieuse carte de Kaerius, aux dimensions monumentales et à la réalisation unique historique ! en azulejos sévillans, est identifiée  dans le bord inférieur gauche, par le concepteur original : « Kaerius fecit 1617 » ainsi que par le fameux peintre-céramiste de Séville Antonio Muñoz Ruiz (1910-1971) : « Muñoz pinxit ».

 

Si Léon Degrelle n’y a pas ajouté son nom, ses interventions sont pourtant bien notables dans des adaptations on ne peut plus significatives.

 

C’est ainsi que dans la courbe de la queue du lion ainsi qu’au-dessus de son extrémité touffue, voguent deux vaisseaux de ligne battant pavillon bourguignon (croix de Saint-André rouge sur fond blanc) : celui qui vogue au nord est un navire marchand, celui qui croise au large de l’Angleterre est armé. Le monstre marin de Kaerius, placé sous l’Angliae Pars, menaçant directement l’île de Wight, rappelle que c’est « gegen Engeland » et son système ploutocratique mortifère qu’il faut combattre, tandis qu’une autre baleine expulse gentiment deux jets d’eau de ses évents, face à la côte à hauteur de Groenigen. Ce sympathique monstre marin souriant qui a l’air de protéger le Leo, semble, lui, repris au bestiaire d’Ortelius, tel qu’on peut en voir dans son Theatrum orbis terrarum.

 

8 Atlas 2.jpegPlus éloquentes encore sont les autres interventions de Léon Degrelle qui, pour les besoins de lisibilité de son fronton, a singulièrement allégé les indications topographiques, ne retenant que les villes les plus importantes.

 

De la carte originale, il reprendra bien évidemment Bouillon, formant un ensemble détaché entre les pattes du lion, mais de même couleur que lui, pour marquer son appartenance au Leo Belgicus, tandis que, hors du Leo, il garde précieusement la commune de Greven Macheren (Grevenmacher, ville-frontière du Grand-Duché de Luxembourg, au sud de Trêves – Trier), qui est le berceau de la famille de sa maman, Marie-Catherine Boever dont le père, le médecin Jules Boever, était venu s’établir à La Roche, à mi-chemin de Bouillon : c’est donc aussi la seule commune de la province belge du Luxembourg à figurer sur le fronton.

 

Ces communes se trouvaient déjà sur la carte de Kaerius, mais pour faire le pendant aux localités évoquant sa lignée maternelle, Léon Degrelle a fait inscrire le berceau de sa famille paternelle, à l’extrême sud du Leo Belgicus, la place forte du comté de Hainaut, Solre-le-Château, situé entre Cambray, Tornay, Mons, Namur et Dinant.

 

9 Solre-le-Château1-horz.jpg

 

Autre ville absente de la carte de Kaerius et que Léon Degrelle a tenu à inscrire dans son Leo Belgicus : Abbeville, ville du martyre de 21 des ses 78 compagnons de déportation, arrêtés au premier jour de la guerre en Belgique, dont Joris van Severen, chef du Verdinaso. Enfermés dans la cave du kiosque à musique de la ville picarde, ils furent sauvagement assassinés à l’aube du 20 mai 1940 (voir ce blog aux 30 avril et 6 mai 2017). Joris van Severen était le chantre du Dietschland, pays thiois englobant les anciennes XVII Provinces et leurs habitants, y compris ceux qu’il appelait les « Thiois de langue romane ».

 

Remarquons également que, contrairement à Kaerius et à d’autres illustrateurs du Leo Belgicus (tels Janszoon ou Hondius dans leurs cartes de 1611), Léon Degrelle ne donne pas le nom de Noort Zee (Mer du Nord) à la mer bordant le Leo Belgicus, mais « Mare Germanicum », affirmant ainsi l’appartenance au monde germanique des terres et des peuples se trouvant entre elle et les terres allemandes. Nous observerons qu’il ne s’agit aucunement d’une extrapolation degrellienne puisque Claes Janszoon Visscher appelle la mer du Nord « De Noort Zee – Mare Germanici Pars » dans son Leo Hollandicus de 1622, tandis que Valentin Le Febure, gravant, en 1668, le « Lion Belgique des Pays Bas contenant les XVII Provinces », flanqué du portrait exaltant Louis XIV aux prétentions annexionnistes, lui donne le nom de « Mer du Noort ou d’Allemagne ».

 

11 Leo Visscher 1622-horz.jpg

 

Mais l’intervention la plus déterminante de Léon Degrelle est la modification du cartouche face à la patte levée du lion. Chez Kaerius et ses successeurs, ce cartouche explicatif de la géographie du Leo Belgicus est littéralement illisible par son interminable longueur. Ici, la simplification de l’explication allie évidence et concision et ne concerne que la symbolique : « Quia nominor Leo », « Parce que je m’appelle Lion ».

 

On aura bien entendu reconnu l’expression de la fable de Phèdre (Livre 1, Fable 5, La vache, la chèvre, la brebis et le lion) illustrant le droit du plus fort : le lion s’empare de la totalité du repas des quatre animaux puisqu’il est lion et qu’aucun autre animal n’est en mesure de s’y opposer.

 

Léon Degrelle détourne ici le sens premier de l’expression du fabuliste latin : il ne s’agit pas d’illustrer ou de justifier quelque force aveugle, mais bien d’expliquer la symbolique de la figure emblématique du lion.

 

13 Leo Belgicus Cartouche.jpgCar, par ce cartouche fonctionnant comme le phylactère médiéval, c’est évidemment le Leo Belgicus qui s’exprime : « C’est parce qu’on m’appelle Leo, c’est-à-dire Lion, que j’ai la puissance nécessaire pour protéger mes terres des Pays-Bas Belgiques et de garantir à ses habitants sécurité, richesse et prospérité. »

 

Mais c’est tout aussi bien Léon Degrelle qui s’exprime : « C’est parce que j’ai été baptisé Leo, c’est-à-dire Léon, que j’ai reçu pour mission de faire revivre le Leo Belgicus et de rendre à mon peuple gloire, honneur, richesse et prospérité. »

 

Manifestation d’un orgueil insensé ? C’est certainement ce que vous diront les pseudo-historiens à la De Bruyne qui ne sont que de fieffés menteurs.

 

En réalité, il s’agit de la revendication légitime de toute son action politique qui ne trouve précisément son sens que dans la résurrection du Leo Belgicus. Le hasard a voulu qu’en latin, le prénom de Léon fût Leo : on peut certes y voir un signe du destin, mais on ne peut nier qu’il consacra toute son âme et toute son énergie à refaire de nos provinces « le cœur, la lumière, la beauté de l’Europe occidentale » (La Cohue de 1940, p. 455).

 

Et c’est là que le choix de cette sentence par Léon Degrelle ne se révèle pas gratuit du tout : au moment où son projet historique est non seulement anéanti par le sort des armes, mais vilipendé et ridiculisé par les pense-petit chargés de réécrire l’histoire, celui que le Führer avait choisi pour fils, qu’il avait reconnu Volksführer des Wallons et destinait à la fonction de premier Chancelier de la nouvelle Bourgogne n’hésite pas à revendiquer haut et fort la justesse et la nécessité de son action, allant jusqu’à s’identifier au Leo Belgicus : « Car je m’appelle Leo ! Je suis Lion et Léon ! ».

 

L’affirmation hautaine du lion de la fable devient ainsi la revendication orgueilleusement assumée de toute son action et s’adresse directement à tous ceux qui ont choisi de vitupérer et de ne jamais vouloir comprendre : « Ce qui m’a toujours le plus étonné chez les historiens de la haine, c’est leur médiocrité » dira Léon Degrelle dans son interview à Jean-Michel Charlier (Léon Degrelle : persiste et signe, p. 172).

 

Et pour bien marquer que le Leo Belgicus historique renaissant aux dimensions d’une nouvelle Bourgogne ne relevait pas d’un projet que les chroniqueurs stipendiés ont depuis décrété mythomaniaque, Léon Degrelle a pris soin de sommer le cartouche des Feuilles de Chêne que le Führer accrocha solennellement et en personne à sa Croix de Chevalier de la Croix de Fer, le 27 août 1944.

 

7 Leo Belgicus Carlina 6-1993.jpgC’est dire que l’héroïsme militaire de Léon Degrelle avait effectivement gagné l’estime et l’affection d’Adolf Hitler, estime et affection qui culminèrent dans les réceptions exceptionnelles au Grand Quartier Général du Front de l’Est, l’octroi des plus hautes décorations militaires et la confidence inouïe : « Si j’avais un fils, j’aimerais qu’il fût tel que vous ! » (voir ce blog aux 21 juin et 20 juillet 2018)

 

Cela veut dire aussi et surtout –et c’est un fait historique !– que le Führer du IIIe Reich, attentif aux exploits guerriers de son protégé (voir ce blog au 12 mai 2016), avait inscrit son empire dans une dimension authentiquement européenne, comme Léon Degrelle le pressentait dans son discours du 8 août 1941 (voir ce blog au 8 août 2017), acceptant le projet bourguignon degrellien de Leo Belgicus qu’il agrandissait même à la Lotharingie originelle, avec des débouchés à la fois sur la Mer du Nord et sur la Mer Méditerranée !

 

C’est ce qu’il confia en effet en détail à Heinrich Himmler, ainsi que le rapporte son médecin Félix Kersten dans ses Mémoires à la date du 6 mars 1943 (soit avant même les rencontres de février et août 1944 !) : « Himmler m’a raconté que Hitler avait l’intention de fonder un nouvel Etat aussitôt que les traités de paix seraient discutés. La Bourgogne devra être ressuscitée sous une forme moderne ; elle fut unique et, potentiellement, un des Etats les plus riches qui ait jamais existé. Le nouvel Etat devrait inclure, au nord, les anciennes possessions bourguignonnes : l’Artois, le Hainaut et le Luxembourg ; la Lorraine, la Franche-Comté et l’ancien duché de Bourgogne ; au sud, le Dauphiné et la Provence ; à cela devait s’ajouter la Picardie, y compris Amiens, et la Champagne, y compris Reims et Troyes. Ce nouvel Etat de Bourgogne aurait accès, à la fois, à la Manche et à la Méditerranée. […] L’Etat serait dirigé par un Chancelier et administrateur du Reich. Il considère que Léon Degrelle, chef des Rexistes belges, devrait être le premier administrateur du Reich, en considération de sa conduite au front. […] Les spécialistes et conseillers [de l’administration] pourraient provenir de la SS européenne si le Chancelier l’estime nécessaire. […] Hitler a expressément précisé qu’aucune autorité du Parti en Allemagne n’aurait le droit d’interférer dans les affaires de la Bourgogne. Il y aurait une ambassade bourguignonne à Berlin et une ambassade allemande en Bourgogne(traduction de The Kersten Memoirs, with an Introduction by H.R. Trevor-Ropper, pp. 184-185).

 

Voilà ce que nous dit le fronton de la propriété andalouse de Léon Degrelle.

 

Inspiré par ses précieuses cartes de la Renaissance racontant son histoire glorieuse, le Leo Belgicus ne demandait qu’à revivre et fut bien près de rendre à nouveau gloire, richesse et prospérité à ses populations.

 

La grande chance du Leo fut que son destin fut âprement défendu par un autre « Leo », Léon Degrelle. Ce fut aussi son malheur, car aujourd’hui relégué au rayon des allégories mythiques, il ne trouvera sans doute plus d’autre Leo pour embrasser sa cause.

 

Il n’empêche qu’après avoir failli disparaître sous les coups des bulldozers, sa carte illustrée par les précieuses faïences émaillées andalouses rayonne toujours au seuil du couvent des religieuses hiéronymites qui ont racheté et restauré la propriété de Léon Degrelle.

 

14 Leo Belgicus Carlina 3-1998.jpg 

 

léon degrelle,leo belgicus,grands pays-bas,la cohue de 1940,degrelle m'a dit,la carlinaMalheureusement, la réfection de ce Leo Belgicus exceptionnel, née de la volonté de conserver l’ensemble du portique (privé néanmoins de ses statues vandalisées), s’apparente davantage à un « cache-misère » qu’à une restauration réalisée dans les règles de l’art, probablement parce que l’architecte  responsable ignorait sa provenance et ne disposait donc pas du patron l’ayant inspiré, ni probablement d’aucun document photographique précis. De toute façon, ce n’est évidemment pas le même artiste qui a œuvré (c’est plus de cinquante ans auparavant que le peintre-céramiste Antonio Muñoz, décédé le 25 décembre 1971, avait travaillé au projet de Léon Degrelle !), ni de toute évidence le même atelier de Séville. Les sept carreaux nécessaires à combler la partie vandalisée se contentent de dépeindre la mer, mais sans l’élégance ni l’harmonie des azulejos originaux : le mouvement des vagues est bien plus lâche et les coloris sans finesse ni contraste. De même, la queue du lion est raccourcie, avec une extrémité à peine poilue. Le morutier du coin supérieur gauche a disparu dans la destruction des vandales et si la base du galion à deux ponts d’artillerie a pu être conservée, sa poupe a disparu et son gréement carré à trois mats a été remplacé par une voilure de barque de pêche en cabotage et sans pavillon : exeunt donc les étendards à croix de Bourgogne…

 

15 Leo Belgicus Carlina 2008 a-horz.jpg

 

Chaque semaine, les Sœurs Hiéronymites font dire une messe où elles prient pour le repos de l’âme de Léon Degrelle dans leur église protégée par le Leo Belgicus.

 

17 Couvent Constantina.JPG

 

 


[Par ordre d’apparition, les photos 7 (fronton intact de Constantina), 9, 10 (caveau Degrelle à
Solre-le-Château),
13, 14 (détails du fronton de Constantina), 15 (fronton vandalisé), 16
(détail du fronton en restauration), 17 et 18 (fronton en restauration) sont
© Jacques de Schutter.]

 

 

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